Transformation publique : temps et contretemps des consultants
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Depuis 2012, peu de travaux ont été menés analysant le recours par les acteurs publics à des consultants. Sans prétention à l’exhaustivité ni à la rigueur scientifique, je veux exposer ici quelques questions liées à l’usage traditionnel des consultants, et quelques pistes pour – peut-être – y répondre.
Publié le 25 janvier 2019 sur le site d’Horizons Publics.
Fin novembre, le journal Le Monde nous a appris que la rédaction de l’exposé des motifs du projet de loi d’orientation des mobilités avait été externalisée à un cabinet d’avocats. Inédite, car désacralisant une prérogative traditionnelle et stratégique du gouvernement (expliciter ce qui rend la loi nécessaire et pertinente), cette sous-traitance aurait pu susciter un débat sur le rôle et l’influence des producteurs privés d’expertise dans la fabrique des politiques publiques. Ce ne fut pas le cas, soit que l’attention politico-médiatique ait été accaparée ailleurs, en plein mouvement dit des « gilets jaunes », soit que l’habitude ait été prise depuis longtemps de voir des pans entiers de la transformation publique confiés à des prestataires privés.
Pour définir leur stratégie, transformer leurs processus managériaux et leurs systèmes d’information, pour les accompagner dans leurs démarches innovantes ou dans leur communication, les acteurs publics ont, comme la plupart des organisations privées, recours à des cabinets, agences, bureaux d’étude en tous genres, de toutes tailles et pratiquant des tarifs variables (de 1 à 10). Ce recours aux cabinets privés est souvent discret, notamment pour les plus gros marchés, fait l’objet de peu d’attention – et donc d’une faible réflexivité - pris dans son ensemble.
Le rapport conjoint de l’IGF, de l’IGAS et de l’IGA sur le bilan de la révision générale des politiques publiques2 a donné l’occasion aux syndicats d’agents publics de s’émouvoir de la place qu’avaient pris les consultants entre 2007 et 2012.
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