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Futur “agenda rural” : hors-sol ou plein champ ?

Temps de lecture : 2 minutes

Publié le 25 juillet 2019 sur La gazette des communes.

Par Vraiment Vraiment, Manon Loisel (géographe), Nicolas Rio (politiste, Partie Prenante), Guillaume Riou (président de la FNAB), Stéphane Vincent (délégué général de la 27ème Région).

Peut-on penser l’avenir de la ruralité en sortant d’une approche défensive et nostalgique ? Tel est l’enjeu des propositions qui vont être remises vendredi 26 juillet au gouvernement (1), dans la perspective d’un futur “agenda rural” dont l’importance dépasse largement les seules campagnes et concerne le pays dans son ensemble.

Les espaces relégués concentreront les « responsabilités de demain »

Imaginons un moment l’Europe en 2050. Malgré l’action volontariste de certains élus, les métropoles sont confrontées à des tensions écologiques, sanitaires et sociales exacerbées. Les villes moyennes ont retrouvé des couleurs et sont plus résilientes…notamment grâce à la proximité de territoires ruraux, devenue vitale dans la vie des Français.. Territoire d’accueil d’un nouvel exode métropolitain, les campagnes sont aussi des espaces de production alimentaire, énergétique et industrielle cruciaux et prennent soin des communs que sont l’eau, la biodiversité, la forêt…  Nullement fantaisiste, il s’agit là d’une projection plutôt réaliste…

En matière d’aménagement du territoire, la réalité change souvent plus vite que les représentations – qu’on songe aux projections de la DATAR, qui en 1968 voyait la France des années 2000 souffrir d’une concentration des emplois et des habitants au nord et à l’est du pays ! Les espaces aujourd’hui relégués, ou qui paraissent “mal partis”, sont ceux qui concentreront les responsabilités demain – de nourrir, de rafraîchir, de fournir en énergie, d’abriter la biodiversité, d’offrir un environnement humain et social à taille humaine, bref, de satisfaire un grand nombre des besoins fondamentaux de la population.

Prendre son destin en main

Pourtant, à l’image de l’agriculture dont les choix structurants (comme la valeur ajoutée) échappent aux acteurs de terrain pour échoir, sous forme de domaine réservé, à l’exécutif national et aux institutions européennes (et, derrière, à de grands groupes financiarisés), la ruralité et ses habitants sont aujourd’hui handicapés par des stratégies hors-sol. Les espaces ruraux sont vus alternativement comme une réserve dans laquelle puiser ou comme un poids mort, mais ne sont jamais considérés comme capables de prendre leur destin en main, en tant qu’acteur politique à part entière, au même titre qu’un territoire métropolitain.

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